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    Il y a quelques années de celà, une grande manifestation est organisée. Me voilà partie, accompagnée de mes collègues, à Paris. Je suis équipée ! Mon affiche, ma bouteille d'eau, mes sous pour les casse-croutes. Nous arrivons tous sur le lieu de rassemblement. Là, nous attendons que le défilé se mette en route....il y a beaucoup de monde. On discute, on échange des histoires, on rigole....c'est vraiment un bon moment. En plus, il fait beau. Que demande le peuple ? Ah si, il demande des sous, une bonne couverture sociale, la fin des licenciements, un pouvoir d'achat correct !

    La manif se met en route, c'est parti !

    Au cours de la marche, avec plusieurs de mes collègues on se retrouve séparé du reste de notre corporation. Une amie (on va l'appeler Suzanne) décide de grimper sur une barrière pour essayer de localiser notre groupe afin de le rejoindre. Aussitôt dit aussitôt fait ! La voilà, grimpant sur la barrière. A ce moment précis, se pointe un groupe de C.R.S.

    Nous, on n'a pas vu le danger. Suzanne, toujours grimpée sur sa barrière, met la main devant ses yeux pour les protéger du soleil et essaye de retrouver nos copains dans le flot de la manif. Plusieurs CRS se dirigent vers Suzanne et l'attrapent à bras le corps, en lui gueulant dessus « descends de là ! ». Suzanne, surprise, ne comprenant pas ce qui lui arrive, se débat. Un des CRS l'attrape par les cheveux et la fait tomber de sa barrière. Suzanne hurle ! Nous, scandalisés par de telles méthodes, voulons intervenir. Les autres CRS se rassemblent autour de nous. Nous ne voyons plus Suzanne mais nous l'entendons gueuler, insulter les CRS. Nous, toujours encerclés par le groupe de policiers, essayons de nous expliquer : Messieurs, nous avons perdu le reste de notre groupe, et Suzanne, montée sur sa barrière, essayait de les retrouver ». Mais dans le bruit, la panique, personne n'entend nos explications. Le CRS en charge de Suzanne la pousse avec brutalité parmi nous. Et je ne sais pas pourquoi, mais sans réfléchir, Suzanne a ouvert son sac et en a sorti sa bombe lacrymo...et elle s'empresse d'en asperger tout autour d'elle, comme une folle. Essayez d'imaginer la scène : Une Suzanne échevelée, toute rouge, toute énervée, brandissant sa bombe lacrymo au milieu du groupe de ses amis et des CRS. Bien sur, les CRS sont casqués...donc pas de réaction. En revanche, nous les simples manifestants non cagoulés, non préparés, nous nous retrouvons tous à tousser, à pleurer. Beau spectacle ! On en rigolerait...si on en pleurait pas !

    Suzanne comprend avec retard quelles vont être les conséquences de son geste. On se retrouve tous dans un des véhicules des CRS, toujours toussant et pleurant. Les CRS nous emmènent au commissariat. Nous donnons nos identités et expliquons ce qui s'est produit. En fin d'après-midi, une fois que l'histoire a bien été tirée au clair, nous avons tous été relâchés et priés de regagner notre banlieue.

    Plus tard, bien plus tard, lorsque l'on reparlait de cet épisode, nous en rigolions...mais ça c'était bien bien plus tard.

    Voilà, un exemple de souvenir de manifestation. On se fait des souvenirs lors d'une manifestation, des histoires à raconter !


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  • Le 19 mars, une grande manifestation est organisée par la plupart des syndicats.

    Il y a plein de bonnes raisons pour se rendre à cette manif. On manque d'argent pour finir correctement le mois, on a de plus en plus de mal à éduquer nos enfants, on ne peut plus se chauffer, on mange de moins en moins bien pour de plus en plus cher....que de bonnes raisons.

    Je me disais que si tous les chômeurs, tous les retraités se rendaient à cette manif, ça en ferait du monde dans la rue et que forcément le gouvernement tiendrait compte de ces revendications. Il trouverait obligatoirement des solutions pour nous permettre de vivre mieux ou juste pour essayer de vivre.

    Mais il y a aussi d'autres raisons pour se rendre à cette manif. Une manifestation, ça crée des liens. On y rencontre des gens, avec lesquels on peut discuter. On chante, on crie, on peut même manger des sandwich merguez. Moi, le 19 mars je serai dans la rue avec mes enfants, mon conjoint, mes parents...on va crier, on va chanter, on va prendre l'air....oui, une manifestation en famille, ça a du bon. De plus, j'explique à mes enfants pourquoi nous sommes dans la rue. Déjà, contre le CPE nous y étions. Je ne veux pas en faire des révoltés, des syndicalistes à tous prix...non, je veux juste qu'ils comprennent qu'ils ont le droit (pour le moment du moins) de s'exprimer, de revendiquer.

    Quand je vais faire mes courses, les gens discutent de la vie chère. Ils se racontent comment ils ont de plus en plus de mal à vivre décemment. Mais ces gens là, je ne les retrouve jamais à manifester. Attendent-ils que d'autres mouillent la chemise pour eux ? Je comprends qu'on ne puisse se mettre en grève, par peur du licenciement, des représailles, des journées de grève non payées...mais, parfois, il faut savoir prendre des risques pour gagner plus, pour vivre mieux.


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  • Je suis effarée : Total fait un bénef de fous et ils licencient plus de 500 employés ! Manière de remercier les gens qui leur font gagner de l'argent, grâce à leur travail ! Ca me fait penser à une histoire, que je vais raconter d'ailleurs....soyons fous !

    Il y a de ça plusieurs années, une grande catastrophe écologique s'est produite en Bretagne (marée noire). Suite à ça, une partie de la population française décide de ne plus aller dans les stations services appartenant au groupe pétrolier responsable de cette cata écologique. On va dire que cette société s'appelle "marée noire".

    Moi, je suis le mouvement et je décide à mon tour de ne plus aller dans les stations service de marée noire. Un jour, me voilà partie loin de chez moi, pour mon boulot. Je roule, je roule, je traverse pratiquement la France. Au bout d'un moment, bien sûr, je dois faire le plein. Je guette, sur l'autoroute une station service. Mais, manque de chance, la station qui m'est annoncée prochainement appartient au groupe "marée noire". N'écoutant que mon civisme, je refuse cette solution et je sors de l'autoroute, me disant que je trouverai bien une autre station pour faire le plein. Donc, je quitte l'autoroute, et me voilà partie.

    Ce qui devait arriver arriva : ma jauge d'essence est au plus bas, je ne vois pas l'ombre d'une station service, et cerise sur le gâteau, je me perds, je tourne en rond (j'ai beaucoup de mal avec les cartes routières, je n'y comprends rien). Je roule, je roule, je ralentis pour économiser mon essence.....et je tombe en panne.

    Me voilà seule, dans ma petite voiture, sur une départementale. Là, je me dis : Ben ma vieille, t'es dans la merde hein !!!!!

    Je sors de ma voiture, et j'attends la personne qui passera près de mon véhicule et qui me dépannera.....Pas de téléphone portable à l'époque. J'attends, j'attends, j'ai faim, j'ai soif, et que dalle, personne.

    Au bout d'une bonne heure d'attente, je vois un tracteur arriver dans ma direction. Il s'arrête près de moi, et en bon samaritain, me propose de m'emmener à la station la plus proche, remplir un jerrican d'essence. Aussitôt dit, aussitôt fait. Me voilà partie, sur un tracteur, chercher l'or noir dans mon bidon sale.

    Nous roulons bien une heure (un tracteur ça ne fonce pas, ça va doucement mais surement). Je vois au loin la station..je suis contente...je vais m'en sortir.

    Le tracteur s'arrête, je remercie, je remercie encore et je fonce chercher mon essence. Je lève la tête, et je vois écrit en gros, en rouge, en énorme "station service....marée noire". Ah zut, crotte, merde, ce coup ci, je ne vais pas jouer la "ah non, pas dans cette station". Je m'en fous de mes bonnes résolutions. Je veux de l'essence, je veux pouvoir reprendre ma voiture, me casser, retourner sur l'autoroute, foncer....

    Ce que je fais. Je prends l'essence dans mon bidon...mais comment retourner à ma voiture. Ben gentiment, le pompiste de la station service "marée noire" me propose de me raccompagner à mon véhicule. J'accepte, trop contente.

    Un quart d'heure après, me revoila partie, trop heureuse de retrouver la route, l'autoroute....

    Maintenant, je sais que si, de nouveau, je dois boycotter une enseigne de station service, avant de partir, je veillerai à faire des provisions d'essence, c'est sur !


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  • J'ai changé d'avis. Il faut dire que la "fête de la femme" m'a rappelé une histoire, que je m'empresse de vous raconter.

    Je travaillais dans un bureau où ne bossaient que des femmes. Nous étions environ 7 ou 8 (je ne sais plus, ma mémoire défaille). Dans ces femmes, une sentait particulièrement grave la sueur...mais grave, c'est à dire très très grave. Quand quelqu'un rentrait dans le bureau, on voyait que ça le prenait au coeur. Limite les gens dégueulaient en rentrant. Nous avions même pensé qu'il faudrait mettre un seau à l'entrée du bureau (je déconne bien sur). Bref, ça puait dans le bureau. Nous avions toutes ensemble ou à tour de rôle fait des allusions sur l'odeur dégagée par cette personne. C'était genre : brrrr, ça pue ! Quelqu'un n'a pas mis de déo ce matin ? ou alors : la vache, ça dégage ce matin. Euh machine, t'as pris ta douche ? T'as pas oublié de laver sous les aisselles comme a du te l'apprendre ta maman ??

    Rien n'y faisait. La personne xxx, on va l'appeler puante pour simplifier, ne comprenait pas les allusions. Elle rigolait à chaque vanne, et nous disait : "que vous êtes droles, je suis contente de bosser dans ce bureau, on se marre bien !"

    Ok, c'est vrai, on se marrait, mais dans l'odeur hein !

    Un collègue qui bossait dans un bureau voisin, comprenant notre désarroi, a désiré nous rendre service. Donc, le jour de la fête des femmes, il est arrivé dans notre bureau, s'est présenté devant madame puante et lui a offert un petit cadeau, bien empaqueté.

    Madame puante, très surprise, puis très contente, a ouvert son petit paquet. Elle y a trouvé 2 petits sapins odorants qu'on accroche dans les voitures, sur les rétroviseurs. Un parfum menthe, l'autre parfum vanille. Elle a levé son visage, a regardé ce collègue d'un air très surpris, et lui a demandé : "mais c'est pourquoi faire ?"

     Lui, sans se démonter : pour te les coller sous les bras, tu pues des aisselles. Ces 2 petits sapins devraient rafraichir l'odeur pendant environ 1 mois. Dans un mois, je t'en rachète d'autres !

    Et hop, il quitte le bureau. Nous, nous avons plongé le nez dans nos bureaux, dans nos papiers. D'un seul coup, nous étions toutes très très occupées. Madame puante a souri, a fait style "que c'est marrant ces blagues".....et le lendemain, elle sentait...mais non pas la menthe et la vanille, .....mais le déodorant.

    J'ai essayé à plusieurs reprises de voir si elle s'était collée les petits sapins sous les bras, mais je n'ai jamais réussi à voir. J'ai été géné pour elle bien sûr. Mais il faut quand même admettre qu'après nous avons travaillé plus sereinement, dans un bureau ne sentant pas toujours la rose mais ne sentant plus la sueur.

     

     


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  • Week-end oblige....plus la journée de la femme (ça se fête bien sur 3 jours) je n'écrirai pas aujourd'hui...je reviens lundi, fraîche, dispo, etc etc....en plus, au vu du climat social actuel en France...je me vois bien en grève aussi !

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