Et oui, après la naissance, le plus dur reste à faire…

Ca commence par les nuits…ah les nuits avec un bébé, quelle galère ! Les nuits blanches, à bercer son enfant, à fredonner (ça, c’est au début). Puis, ensuite on est fatigué, on a vraiment envie de dormir, donc on chantonne toujours mais du genre : « fais dodo bébé j‘en peux plus, fais dodo ou je vais péter un plomb…papa est au lit, il dort toute la nuit…maman est crevée, elle est toute ruinée… ». Papa se lève aussi parfois, mais comme par hasard, il a le sommeil lourd…très lourd…il voudrait bien se lever la nuit, mais il n’entend rien. Et le pire, c’est quand la maman s’est levée toutes les deux heures, toute la nuit, qu’elle n’en peut plus, qu’elle est vannée. Le matin, le père se lève et dit, d’une voix toute ensommeillée « il a bien dormi bébé cette nuit, j’ai rien entendu, il a du faire une nuit complète ! » Là, la mère a des envies de meurtre, si, si, des envies de meurtre !

Le soir, quand on a enfin réussi à endormir le bébé, quand on commence à souffler, à se dire : je vais me poser là, comme un tas, sur le canapé, et buller, rien faire, juste rester là comme une merde ! Et que le père est tout content car il peut mater son match de foot, finale de la coupe du monde ou de je ne sais quoi, et que la France marque un but, et que le père, tout fou, se met à hurler « ouaisssssssss, buuuuuuuuuuuuttttttttttttt » et que le bébé se réveille……je suis sure qu’à ce moment précis, des divorces, des mésententes durables, des haines tenaces prennent leur source.

Moralité : Homme, si tu veux garder une épouse aimante, la nuit, lorsque ton bébé pleure, fais au moins semblant de vouloir te lever et surtout, surtout, vas voir les match chez un pote !

« Chéri, on fait un bébé ? »

« Oh, un bébé ! Oui, pourquoi pas ? Ok, on fait un bébé ». Après un temps plus ou moins long, madame est enceinte. Quel bonheur ! « Chéri, regarde le test que je viens de faire. Je suis enceinte, on va avoir un bébé ! »

Allez, c’est parti, le bonheur s’installe dans la maison, la grossesse avance, tout est parfait. On passe la période des vomissements, c’est tellement classique. Vient le moment du gros bide, des vêtements trop petits. « Chéri, il faut que je m’achète de nouveaux vêtements. Viens faire les magasins avec moi, il me faut des vêtements de grossesse. N’oublie pas la carte bleue. » On fait les magasins en couple, au début du moins, parce que le papa en a vite marre. « Oui, c’est parfait, ça te va super bien. Mais qu’est-ce-que c’est cher ! Bon, c’est bon là, on peut y aller, il y a un match à la télé. Allez viens chérie, t’as assez de fringues pour habiller une maternité, on y va ». Après, c’est le temps du « il faut préparer la chambre du bébé. Tu viens avec moi acheter ce qu’il faut ? ».

« Ok, on y va. Tu es sure qu’il faut autant de body. Un bébé ça ne se salit pas autant. Bon, ok, d’accord pour les 20 body. Mais tu crois qu’il faut autant de vêtements. Tu es sure que notre bébé mettra cet ensemble de père noël ? Bon, on y va là. T’as de quoi habiller toute une crèche. Ah, oui, c’est vrai, j’oubliais les meubles. Alors, oui, viens, on va acheter les meubles. Mais non, chérie, ne pleure pas, je viens, non non, je t’assure, je suis content d’acheter ce qu’il faut avec toi. Mais non, je n’en ai pas marre, je suis content, heureux, viens. Le match que je voulais absolument voir et que je rate ? Pas grave, il y aura d’autres match, ne t’inquiète pas ! »

Et si on parlait des nuits ? Madame grossit de plus en plus. Son ventre de rebondi devient énorme. Il en prend de la place dans le lit. Monsieur dort mal. Et ça n’est qu’un début ! Madame ne sait plus comment se mettre ! Un coup, elle se tourne sur le côté gauche, deux minutes après, volte face (au ralenti, car c’est dur de se déplacer) sur le côté droit. Elle soupire, a mal aux jambes. Et puis, ces brulures d’estomac, que c’est pénible ! Le temps passe, la grossesse avance….et les pénibilités augmentent. Le matin, dur de se lever. La nuit a été courte, mais il faut aller bosser. Madame se traîne, son gros ventre en avant. Certaines auront aussi des coups de blues « je suis moche, regarde, on dirait une baleine……ouah, que je suis moche. Dis, tu me trouves moche hein ? Tu ne m’aimes plus hein ? ». Le monsieur, ne sachant pas trop quoi répondre, réfléchit « si je lui dis qu’elle est effectivement grosse, elle va hurler de pleurs. Si je lui dis qu’elle est belle, elle va hurler de pleurs en me disant que je mens. Je fais quoi ? ». « Chérie, tu veux que je te lace tes chaussures, tu n’arrives plus à voir tes pieds ! » Et voilà, ce qu’il ne fallait pas dire ! Des hurlements de pleurs dans la maison !

La fin de la grossesse, enfin ! Le temps est long, quand Est-ce qu’il va arriver ce bébé hein ? Ah, ça y est, je crois que c’est l’heure ! Tout est prêt, les vêtements sont lavés, rangés dans les meubles tout neufs, la chambre est nickel, tout est parfait. On court, on s’affaire, on pousse, on a mal, mais on tient bon, et le bébé arrive, tout flétri, tout rouge, mais tellement beau, tellement……..bon d’autres galères commencent, mais être parents dans de bonnes conditions, c’est surement les meilleurs moments d’une vie !

On vient de changer d’heure. On se met à l’heure d’été, donc on a avancé toutes nos montres, nos pendules d’une heure. On va gagner une heure de soleil (le soir), mais en ce moment, des nuages partout, donc pas de soleil ! Moi, ces changements me font galérer ! Et oui, qui pense à la fermière et au fermier hein ? L’heure de la traite pour les vaches ne peut pas changer comme ça hein ! Elles ont un rythme de vie les vaches ! Mais qui y pensent hein ? Tout le monde s’en fout ! Y’a la Marguerite qui a décidé de ne pas changer d’heure…ouais, ouais, la Marguerite, ma plus belle vache. Elle refuse de mettre sa montre à l’heure d’été. Dès que je m’approche, elle me regarde en biais et a l’air de me dire : c’est pas l’heure, bou diou, alors dégage avec ton seau ! Tu reviens dans une heure ! Et moi, que puis-je faire hein ? Je ne vais pas l’attacher pour lui voler son lait quand même ! Ah de dieu, que la vie est dure dans nos fermes !

Une jeune fille, ou plutôt une fille, parce que plus très jeune…enfin bref, je connais quelqu’un, on va l’appeler « optimisme » qui avait décidé de faire un blog de bonnes nouvelles. Oui, elle en avait marre de lire des informations démoralisantes, des nouvelles accablantes, des news à vous pendre à la première poutre venue. Donc, pleine d’entrain, de dynamisme, elle décide de faire un blog « news qui mettent la pêche, …ici, vous ne trouverez que des bonnes nouvelles ». Voilà, c’est parti se dit-elle, je vais remonter le moral de tous ceux qui viendront visiter mon blog, et en plus, c’est gratos !

Première étape : elle fonce sur tous les sites de nouvelles internationales, et décide de ne sélectionner que l’actualité souriante, bienfaisante, …que les bonnes nouvelles. Elle cherche, elle cherche, mais ne trouve pas grand-chose. Ah si, en Asie, des inondations n’ont fait que 100 morts au lieu de 600. Humm, c’est une bonne nouvelle ça hein ? Les hauts cadres d’entreprises aidées par l’état vont rendre leurs stock-option (qu’ils ont du toucher d’une manière détournée)…hummmm, encore une bonne nouvelle ça !

« Mais » se dit-elle « où donc se cachent les bonnes nouvelles ? Je n’en vois pas beaucoup ! ». Elle continue ses recherches. Elle est très optimiste Optimisme ! Elle fouille dans les blogs, elle cherche dans les journaux….mais, ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que ses recherches lui jetteraient à la face toutes les catastrophes du monde. Oui, elle en prend plein la gueule de mauvaises nouvelles : encore un réseau de pédophiles, encore des inondations avec plein de morts, encore des famines, des guerres, des attentats…..oh la la, que c’est déprimant tout ça ! Mais Optimisme n’abandonne pas ! C’est une mercenaire des bonnes nouvelles, une dégotteuse de joie et de bonne humeur, malgré la crise, malgré toutes les merdes qui nous tombent dessus chaque jour, oui, elle y croit, elle persévère ! Et qu’elle a eu raison, oh oui, qu’elle a eu raison, car elle l’a trouvé sa nouvelle de l’année, son scoop du moral à bloc, oui, elle l’a déniché : hier matin, un chat a été sauvé par une souris ! Il s’était pris la patte dans un piège à rat, une souris passant par là a passé un marché avec lui : elle lui décoinçait la patte et en échange, il lui donnerait le morceau de fromage coincé dans le piège ! Le chat était d’accord, ils ont topé là, et aussitôt dit, aussitôt fait. La souris délivra le chat, et le chat la récompensa par un gros bout de fromage ! Une histoire qui finit bien, très bien ! Ah zut, c’était un cartoon, un dessin animé, même pas une histoire vraie ! C’est la merde hein ? Pas de bonne nouvelle, juste une morale : la vie, c’est une grande tartine de merde et chaque jour on en mange un morceau. Mais heureusement, il reste encore des gens comme Optimiste qui essaye de mettre du Nutella à la place de la merde hein !

En ce moment, c’est pas la joie. Crise, chômage, précarité, injustice…que demande le peuple hein ? L’autre jour, je suis allée à la manifestation. J’ai discuté avec quelques manifestants qui avaient des pancartes, qui semblaient très énervés. Ils ne comprenaient pas l’injustice que nous subissons chaque jour, la mauvaise répartition des bénéfices, la fermeture des entreprises qui font des bénéfices. Je leur ai dit que je ne comprenais pas non plus, mais que ça n’était pas nouveau. Il y a des années, des décennies que cela dure. Pourquoi ça cesserait ? C’est vrai, on se contente depuis si longtemps de cette situation que finalement on ne demande pas grand-chose.

La population râle, manifeste car actuellement la situation financière des ménages est pire que d’habitude. Mais d’habitude est-elle parfaite ? Non. Ca me fait penser à quelque chose : un exemple : on nous annonce à la tv que le gaz (par exemple) va augmenter de 20 %. C’est le tollé général : comment, 20% mais c’est énorme, c’est abusé, on n’arrivera plus à se chauffer, non, non, comment va-t-on faire ? Etc. etc.….puis finalement, on nous annonce que l’augmentation a lieu, mais qu’elle est de 16 %. Alors là, on souffle ! On l’a échappé belle !

Euh y a pas un truc là ? Eh oh, on a une augmentation de 16 % !!!! Oui, oui, mais on a échappé au 20 %. Donc, on a vraiment l’impression qu’on a gagné 4 %. Raconté comme ça, on n’a pas l’air con hein ?

Moi, je ne demande pas à être riche. Je ne demande pas à être millionnaire. Je ne demande qu’à pouvoir vivre correctement, payer mon loyer, bouffer correctement, pouvoir éduquer mes enfants, les habiller, …je demande juste à vivre décemment. Je ne souhaite pas m’acheter un château, un yatch. Non, je n’ai pas ces besoins. Je ne m’imagine même pas être riche. Je sais que ça me plairait les palaces, une belle maison, bien chauffée, bien aménagée, mais c’est tout, pas le grand luxe, juste une belle vie.

Voilà, j’avais envie de parler de ça ce soir.